La « petite » crue de l’Allier 2024

Le nord de la Toscane d’Auvergne, est fréquemment exposé aux crues de l’Allier. Ce phénomène naturel, bien que saisonnier, peut causer des dégâts considérables et affecte directement les communautés locales et l’environnement. La crue que nous venons de connaître en ce mois de mai 2024, est-elle vraiment importante ? Pour le savoir, cet article explore le mécanisme des crues, met en lumière des exemples historiques marquants, et examine l’impact des gravières sur l’environnement et les risques associés.

Mécanismes des crues

Les crues de l’Allier peuvent être classées en trois catégories principales : océaniques, cévenoles et mixtes.

  • Crues océaniques : provoquées par des pluies successives sur plusieurs jours, elles surviennent généralement en hiver et au printemps. Le niveau de la rivière monte lentement, la crue dure plusieurs jours, et la décrue est également lente.
  • Crues cévenoles : engendrées par des pluies orageuses venant de la Méditerranée, elles sont de courte durée mais d’intensité extrême. La montée des eaux est rapide, et la décrue, bien que plus rapide, peut causer des inondations soudaines et destructrices.
  • Crues mixtes : combinant les deux phénomènes précédents, ces crues généralisées sont les plus redoutables. Elles présentent des volumes et débits importants avec une décrue variable selon les circonstances.

Les crues mixtes sont particulièrement préoccupantes pour les communes de la Toscane auvergnate, car elles peuvent causer des inondations rapides et sévères, comme observé lors des événements passés.

Exemples historiques de crues

Les archives et études hydrologiques montrent plusieurs exemples marquants de crues qui ont affecté la région, démontrant l’ampleur des dégâts possibles. Les données suivantes montrent clairement que les crues récentes sont bien inférieures aux crues historiques en termes de débit et de hauteur des eaux :

Ces chiffres illustrent que les crues modernes, bien que sévères, n’atteignent pas l’ampleur des crues historiques. Toutefois, cela ne minimise pas les risques et les impacts potentiels sur les infrastructures et les communautés locales. La crue actuelle mesurée le 3 mai 2024 à Longues (station de Vic-le-Comte) a atteint une hauteur de 4m30 (430 cm), confirmant cette tendance.

Impact des gravières sur l’environnement

Les gravières, en particulier celles situées dans les plaines inondables de l’Allier, jouent un rôle significatif dans l’hydrodynamique locale et les risques de crue. Les études montrent que les anciennes gravières peuvent :

  • Modifier la dynamique sédimentaire : les gravières, en perturbant le flux naturel des sédiments, peuvent aggraver les risques d’inondation en créant des obstacles au libre écoulement de l’eau. Par exemple, la gravière du Gravérat à Mazeyrat est identifiée comme une zone à risque de dysfonctionnement sédimentaire.
  • Accroître les risques d’inondation : l’Allier creuse de plus en plus son lit car il bouge moins à cause des digues et du manque de sédiments. Si une crue importante se produit, les impacts peuvent être exacerbés en raison de ce phénomène. Les gravières modifient le lit mineur de la rivière, augmentant ainsi la vulnérabilité des zones environnantes lors des crues. Les efforts de réhabilitation sont souvent nécessaires pour minimiser ces impacts négatifs.
  • Impact l’écologique : les gravières peuvent aussi perturber les habitats naturels, affectant la faune et la flore locales. Des projets de réaménagement, comme ceux promus par l’Écopôledu Val d’Allier, visent à restaurer ces zones pour favoriser la biodiversité et réduire les risques d’inondation.

Conclusion

Les crues de l’Allier représentent un défi majeur pour les communes du nord de la Toscane auvergnate. Comprendre les mécanismes des crues et apprendre des événements passés sont essentiel pour mieux se préparer et atténuer les risques futurs. Parallèlement, la gestion des gravières et des espaces naturels environnants joue un rôle crucial dans la prévention des inondations et la protection de l’environnement. Une approche intégrée, impliquant les communautés locales, les autorités et les experts, est nécessaire pour garantir la sécurité et la résilience de cette belle région auvergnate