Les sources de Sainte-Marguerite : un patrimoine naturel unique

À Sainte-Marguerite, entre Longues et Les Martres-de-Veyre, l’Allier dessine une boucle et rencontre une faille géologique, donnant naissance à plusieurs sources aux propriétés exceptionnelles. Ce qui les distingue ? Leur diversité : gazeuses ou plates, salées ou non, ruisselantes ou jaillissantes. Certaines affichent une teneur en sels minéraux impressionnante, atteignant 7,4 g/litre, surpassant même des stations thermales renommées comme Vichy, Châtel-Guyon, Saint-Nectaire, Royat ou Le Mont-Dore.

La source de la Chapelle

Face à la chapelle dédiée à Sainte-Marguerite, vierge martyre invoquée pour une « délivrance », jaillit une source dont les propriétés font écho à cette dévotion. Marguerite y est d’ailleurs représentée dans une fresque des années 1960, triomphant du dragon qui l’avait engloutie. L’eau, légèrement gazeuse mais moins riche que celle des autres sources, est captée et embouteillée dans l’usine voisine. Jadis protégée des crues de l’Allier par une voûte, cette source a vu une « petite sœur », baptisée « petite chapelle », être identifiée 10 mètres plus au sud au début du XXe siècle.

La source du Héron

Découverte en 1883, cette source se trouvait près de l’établissement thermal construit en forme de bateau, résistant aux crues qui avaient détruit son prédécesseur en 1856. Faiblement débitante dès son origine, cette source à la minéralisation intense ne jaillit plus aujourd’hui.

La source de Valois

Aussi appelée « source du puits artésien », cette eau jaillit dans une grotte artificielle dont le toit est accessible par un escalier camouflé. Riche en calcaire, elle produit en hiver un phénomène fascinant : des bulles emprisonnées dans une croûte semi-transparente, formée par une réaction chimique plutôt que par le gel. L’eau, quant à elle, jaillit à une agréable température de plus de 20°C.

La source « robinet »

Autrefois abritée sous un kiosque vitré octogonal, cette source permettait à plusieurs curistes de s’approvisionner simultanément grâce à des robinets sur chaque face. Hélas, les dépôts minéraux ayant obstrué les conduits, cette installation est aujourd’hui inutilisable.

La source de l’île

Baptisée parfois « source César » ou « source romaine », cette petite source bouillonnante était située, vers 1900, sur une île accessible par une passerelle. Alimentant un établissement thermal rudimentaire, avec quelques baignoires en bois, son réceptacle fut plusieurs fois emporté par les crues, comme celle de 1790, particulièrement dévastatrice.

La source du Tennis

Abritée par une maisonnette, cette source jouxtait autrefois un terrain de tennis. Très riche en calcaire, ses dépôts blanchâtres recouvrent la végétation environnante, à l’exception de quelques espèces rares que l’on trouve généralement… en bord de Méditerranée.

Le geyser de Brissac, autrefois « source merveilleuse »

Jaillissant aujourd’hui par un tuyau métallique toutes les 20 minutes, ce geyser projette une eau à 25°C légèrement sulfureuse. Mais il y a 150 ans, il atteignait 30°C et s’élevait à 7 mètres toutes les 6 à 7 minutes, alimentant seul l’établissement thermal et ses 16 baignoires avec un débit impressionnant de 250 litres/minute.

D’autres sources méconnues

Le XIXe siècle mentionne également :

  • La source des pigeons, située au nord, en direction de Mirefleurs,
  • La source Rougier, jaillissant d’un tronc d’arbre encore plus au nord.

 

Un patrimoine qui traverse les âges

Ces sources, jadis appelées « les fontaines de Vic-le-Comte », racontent une histoire unique où nature et culture se rencontrent. Mais ce n’est qu’un début : dans un prochain article, nous explorerons comment ces lieux ont attiré l’attention des hommes depuis la Préhistoire, inspiré les bâtisseurs de l’Antiquité et suscité des projets visionnaires à travers les siècles.