Quand les beaux jours s’installent en Toscane d’Auvergne, une population discrète mais spectaculaire prend possession des sentiers, des jardins et des sous-bois. Ce sont eux, les papillons, acteurs aériens de la biodiversité locale, qui donnent à nos balades un supplément de poésie. Nous vous emmenons aujourd’hui à la rencontre de ces hôtes légers, dans quelques-uns des meilleurs recoins de la Toscane d’Auvergne pour les observer.
Des spots où ça papillonne
Les étangs de l’Écopôle, à Pérignat-sur-Allier
Au fil des berges ombragées de l’Allier, entre roselières et clairières, les papillons apprécient la fraîcheur des lieux. La végétation abondante — saules, herbes hautes et buissons — offre refuge, gîte et couvert à une multitude d’espèces. Vous y croiserez souvent le sylvaine, ce petit papillon fauve au vol vif, aussi discret qu’élégant.
Un peu plus téméraire, le demi-deuil, avec ses ailes blanc crème veinées de noir, se laisse volontiers approcher : un modèle idéal pour les photographes.
Le puy Saint-Romain (versant ouest)
Ici, le paysage se fragmente en talus fleuris, en ronciers impénétrables et en clairières baignées de soleil. Ce contraste attire des espèces variées, parmi lesquelles la zygène de la filipendule, aisément reconnaissable à ses taches rouges sur fond noir. Sous ses airs fragiles, elle cache un système de défense redoutable : elle émet un alcaloïde proche du curare pour dissuader ses prédateurs !
Dans les chemins pierreux, ouvrez l’œil : le silène s’y repose ailes fermées, confondu avec les cailloux. Il ne s’envole qu’au tout dernier moment, dans un vol erratique.
Les jardins de la Croze
Ce havre fleuri au cœur du territoire est un véritable carrefour à papillons. On y observe notamment le sphynx colibri, souvent confondu avec un bourdon en raison de son vol stationnaire rapide et bourdonnant, qu’il utilise pour butiner les corolles comme un colibri.
Autre habitué des lieux : l’argus azuré, minuscule mais spectaculaire, dont le mâle affiche un bleu métallique tandis que la femelle, plus terne, passe souvent inaperçue.
Le jardin est aussi un bon endroit pour surprendre une piéride de la rave, ce papillon blanc et jaune si commun… et pourtant si élégant.
À la rencontre du grand collier argenté
Parmi les rencontres les plus précieuses de nos sentiers figure le grand collier argenté. Ce papillon orangé bordé de taches noires fréquente les espaces boisés et les clairières fleuries. Craintif et farouche, il ne se laisse approcher qu’avec une extrême discrétion. Lorsqu’il se pose, ses ailes déployées captent la lumière avec une intensité rare, comme un bijou vivant dans l’écrin de la végétation.
Observer sans déranger
La richesse de cette faune colorée mérite d’être respectée. Pour les observer sans les perturber :
- Marchez doucement, privilégiez les heures les plus chaudes de la journée (11h-15h).
- Ne touchez pas les papillons, même s’ils se posent sur vous.
- Préférez les appareils photo au téléobjectif pour immortaliser leurs ailes sans les effaroucher.
Un indicateur précieux de biodiversité
Les papillons ne sont pas que beaux : ce sont aussi des indicateurs écologiques très sensibles. Leur présence témoigne de la bonne santé des milieux naturels, notamment des prairies fleuries, des lisières de forêts et des zones humides. En Toscane d’Auvergne, leur diversité est un vrai motif de satisfaction — et un encouragement à préserver nos paysages. Alors, la prochaine fois que vous croiserez un battement d’ailes coloré dans un rayon de soleil, prenez le temps de l’observer. C’est un petit miracle, et il est à portée de regard.
